Éric Dupont
Éric Dupont est propriétaire de La Tomaterie depuis 3 ans. Lorsque l’opportunité s’est présentée de racheter l’entreprise fondée en 2013 par Ghyslaine Roy et son mari Denis Brodeur, il n’a pas hésité longtemps. Il pouvait pourtant s’agir d’une décision d’affaire étonnante pour un entrepreneur investi dans le domaine du transport routier depuis plusieurs années. La Tomaterie était une institution reconnue dans la région, bien sûr, mais c’est aussi son intérêt pour les plaisirs de la table qui a motivé l’acquisition : « J’ai toujours aimé cuisiner, même avant La Tomaterie ».
Les gens qui œuvrent dans le milieu agroalimentaire vous le diront ; c’est une industrie qui demande énormément de travail. Cette réalité n’a pas tardée à se révéler au nouveau propriétaire : « L’image que j’avais, c’était que j’allais faire des petits pâtés, tranquillement pas vite, par-ci par-là, que ça allait être moins de stress… Ce n’est vraiment pas comme ça que ça s’est passé [rires] ».
Un peu d'histoire
Le nom La Tomaterie est un clin d’œil à l’histoire de Saint-Pierre-les-Becquets. De 1900 au milieu des années 1950, la municipalité a abrité une conserverie où étaient transformés chaque été les surplus de tomates des agriculteurs du coin.
À compter des années 1850, la culture de la tomate s’était progressivement implantée dans la région. Les terres sablonneuses et la proximité du fleuve Saint-Laurent, qui repousserait l’arrivée des premiers gels, étant favorables à la culture de ce fruit. Lors des saisons d’abondance, les maraîchers n’arrivaient pas toujours à écouler l'entièreté de leurs stocks sur les marchés de Québec et de Trois-Rivières. L’ouverture de la conserverie permettait de transformer les invendus, en plus de fournir de bons emplois aux gens de la région.
Aujourd’hui, La Tomaterie, c’est bien plus que de la tomate ! Les pâtés, salades, tartes salées et sucrées côtoient sur les étalages les sauces à pizza, ketchup et salsa, ainsi que plusieurs produits dérivés de la canneberge.
Un approvisionnement local
Saviez-vous que toutes les tomates qui se retrouvent dans les produits de La Tomaterie ont été cultivées à Saint-Pierre-les-Becquets ? « Au moment des récoltes, on achète beaucoup de tomates à la caisse aux producteurs de Saint-Pierre. Elles sont préparées, assaisonnées puis congelées. Pour faire une recette de ketchup aux tomates, par exemple, on a besoin de 100 litres de cette préparation ». Les deux fournisseurs principaux des tomates transformées dans les cuisines de La Tomaterie sont certifiés bio.
Les viandes entrant dans la composition des différentes recettes sont achetées à des producteurs situés dans un rayon de 25 km. Les canneberges fraîches, quant à elles, sont cultivées sur une ferme installée à une quinzaine de minutes à peine de La Tomaterie. « C’est un peu plus cher que d’utiliser de gros fournisseurs, mais j’ai voulu conserver la façon de faire de Guylaine ». Le résultat : des produits locaux qui font honneur aux saveurs du terroir de la région.
Du cœur à l’ouvrage
À La Tomaterie, tout est fait à la main. La cuisinière en chef, Nancy, débute sa journée vers 2 h du matin. Elle prépare et fait cuire les viandes, puis assemble les boites. Le reste de l’équipe arrive vers 7 h pour remplir les pâtés, les fermer et les enfourner. Lorsqu’ils seront refroidis, ils seront mis en boite, puis expédiés dans les différents points de vente, dont au Grand Marché.
Imaginez : ce sont plus de 75 000 pâtés qui sont confectionnés à la main chaque année ! Ça représente énormément de travail, et c’est sans compter les centaines d’heures consacrées à la fabrication des nombreux autres produits.
Dans une petite entreprise, il faut savoir toucher à tout, et il faut pouvoir compter sur son monde. « Je me considère vraiment chanceux, parce que j’ai des employés extraordinaires, autant ici à La Tomaterie, qu’au Grand Marché à Québec, qu’au Marché Godefroy. Ce sont des personnes très impliquées, qui prennent ça vraiment à cœur ». À la boutique du Grand Marché, ce sont Stéphanie, Francine, Hélène et Maryse qui ont la responsabilité de s’assurer qu’il ne manque de rien dans les étalages et d’accueillir les clients.
Les membres de la famille mettent aussi la main à la pâte — littéralement. La mère d’Éric est d’ailleurs devenue la spécialiste de l’opération délicate de la fermeture des pâtés. Pour Éric, l’acquisition de l’entreprise a été une belle opportunité de resserrer les liens avec sa famille : « Le samedi matin, on est tous là ; mon frère, ma mère, mon père, moi. On travaille ensemble. C’est un privilège de pouvoir travailler avec ma famille, dans une bonne ambiance, on rit ensemble. C’est quelque chose qui est très précieux ».
Du pesto et des projets
Les produits préférés d’Éric ? Le pesto de tomates séchées, et il se classe loin devant les autres ! « Je n’ai jamais mangé un autre pesto de ma vie que celui de La Tomaterie [rires] ». C’est d’ailleurs ce pesto qui donne toute sa saveur à la recette de suprêmes de poulet farcis qu’Éric a gentiment accepté de nous partager. Il s’agit de l’un de ses plats « signature » lorsqu’il reçoit des amis à la maison.
La tourte à la dinde, un produit particulièrement populaire dans le temps des fêtes, arrive bonne deuxième dans la liste des coups de cœur du propriétaire. Les pâtés aux 5 viandes et aux 3 viandes se partagent la troisième marche du podium.
Lorsqu’il n’est pas en train de préparer la sauce à pizza de La Tomaterie (une recette qu’il a développée lui-même), Éric mijote des projets pour l’avenir de son entreprise. Amélioration des performances, optimisation des ressources, développement de nouvelles stratégies ; une foule de projets sont en cours.
Notamment, un virage vert a été entamé en début d’année par le remplacement de certains types d’emballages par des options plus respectueuses de l’environnement. Aussi dans les cartons, la bonification de la gamme de produits végétariens et végan, et l’obtention de la certification bio pour certains produits. Pour Éric et son équipe, l’objectif est clair : améliorer encore et toujours la qualité des produits afin de toujours mieux servir sa clientèle!
